Imaginez ma surprise quand j’ai débarqué sur une île qui ne semblait pas avoir de rivage. En effet, quand je suis arrivée aux Îles de la Madelaine pour une résidence d’artiste à l’école Grosse-Île, ce n’était que neige et glace à perte de vue. Lorsque je suis partie un mois plus tard, les vagues se brisaient sur la plage et les gens de Grosse-Île se préparaient avec enthousiasme pour la saison de pêche. Dans le cadre du volet Une école accueille un artiste du programme La culture à l’école et avec le soutien de l’initiative ACE de l’organisme ELAN, les étudiants, les membres de la communauté et moi avons exploré de la musique inspirée par les lieux. C’était vraiment l’endroit parfait pour faire cela ! Pour en apprendre davantage sur cette expérience ou écouter la musique que nous avons créée :
Écouter : le feuilleton radiophonique « November Storm » créé par les étudiants
Lire : Grosse-Île accueille une artiste, article dans le journal Le Radar:
Les jeux de cercle produisent des résultats sonores très différents selon la dynamique du groupe y prenant part. Certains groupes tendent vers une imitation fidèle; leur exploration d’un ou deux éléments musicaux donne lieu à une évolution graduelle du résultat sonore. Par exemple, si un groupe détermine la hauteur des notes et se concentre sur des modifications sur les plans de la durée et des nuances, le son du groupe peut prendre l’allure d’un bourdonnement dont la transmutation des timbres dépend de l’instrumentation. Un bourdonnement continu, dans ce contexte, c’est tout à fait souhaitable…
Une suite de nuances différente produira un son bien différent. Vous pouvez indiquer une de ces progressions au groupe en la jouant, en la décrivant, ou en y faisant allusion à l’aide d’images.
On peut renverser le paradigme et fixer les paramètres d’un autre élément. Déterminons que la suite de nuances donnée comporte un crescendo-decrescendo, et que les notes restent modifiables. Voilà une modification simple qui donne un résultat sonore tout autre. Que se passe-t-il quand on fixe la hauteur des notes et une suite de nuances, et qu’on se permet des modifier la rythmique? Votre bourdonnement pourrait se mettre à groover. Si on se donne plus de latitude avec la hauteur des notes ou la suite des nuances, on obtiendra des résultats diversifiés. Si vous poursuivez ce processus, votre groupe se mettra à former des opinions sur ce qui fonctionne le mieux au plan musical, et la création d’une composition de groupe sera alors bien entamée. Voici la partition d’un groupe ayant complété ce procédé :
Co-composition basé sur Jeux de cercles, de l’École secondaire Lindsay Place, animé par Campbell dans des ateliers La Culture à l’école
Lorsqu’il a joué à des jeux de cercle, ce groupe-ci a préféré l’imitation précise. D’autres groupes préfèrent les changements radicaux au plan sonore : ceux-ci sautent d’un élément musical à l’autre, créant même un élément de surprise ou de contraste alors que la hauteur reste fixe. Ces deux stratégies sont utiles et intéressantes en soi. À vous, donc, de saisir la dynamique du groupe et exploiter les forces des gens et du groupe avec lesquels vous travaillez. Chaque groupe proposera ses idées, qui seront tout à fait uniques et propres à lui! Voilà ce qui fait la beauté des jeux de cercle.
« Allô… allôô… allôôô… llôôô… llôôôôô… » Les jeux de cercle sont de beaux exemples concrets de ce que contribuent les individus à la formation d’un groupe. Si on remplace une personne au sein du cercle, le son du groupe s’en trouve changé. Si on fait passer un « allô » dans deux cercles, on observe la complainte des loups chez le premier groupe, et une irruption polyphonique de salutations en langues diverses chez le second. Tout dépend de la direction que vous prenez avec votre groupe.
L’article précédent décrivait un jeu de cercle basé sur la répétition et la variation. La consigne est de reproduire, de façon approximative plutôt qu’exacte, le son précédent. Parfois, c’est plus facile à dire qu’à faire. Prenons un exemple extrême : imaginez que vous imitez un son filé sur un trombone en vous servant d’un « instrument trouvé » telle qu’une branche d’arbre pleine de feuilles séchées. Évidemment, vous ne produirez pas un son de trombone. Comment peut-on simuler un son filé à l’aide d’une branche d’arbre? Cela dépend entièrement de l’élément musical que vous choisissez d’imiter.
Demandez à vos participant·e·s de faire un brainstorming des éléments constituant la musique :
Éléments temporels (rythme, durée)
Hauteur des sons (mélodie, harmonie, geste)
Nuances
Couleur et texture sonores
Forme
Le jeu de cercle établit la forme. Fixez les paramètres d’un autre élément tout en permettant aux gens de s’amuser avec les éléments restants. Voici un jeu de cercle où on a prédéterminé la hauteur des notes :
Note sans lendemain
Sélectionnez une note de hauteur prédéterminée et donnez-la au cercle. Une personne produit cette note sur une respiration complète. Lorsque vous entendez la personne à votre gauche produire un son, rajoutez votre son au sien, soit en l’imitant, soit en variant son élément temporel, ses nuances, et sa couleur et sa texture sonore.
Si ce jeu figure parmi mes préférés, c’est parce qu’il sécurise les participants (grâce à son élément prédéterminé) tout en leur donnant la liberté de s’amuser (avec le reste!). Faites jouer vos participant·e·s et laissez-les découvrir ce qu’ils·elles aiment et n’aiment pas. Vous et votre groupe constaterez l’émergence d’un son de groupe, ce qui vous mènera à la prochaine étape.
Mon dernier billet posait la question suivante : quelles stratégies peut-on utiliser en musique créative pour se concentrer sur l’exploration des possibles plutôt que sur les erreurs? Pour reprendre une expression actuellement très tendance chez les pédagogues et les technologues, ma tâche principale consiste à « stimuler le développement de l’état d’esprit de développement (growth mindset) », que ce soit en tant qu’artiste en milieu scolaire ou comme facilitatrice de musique communautaire avec des participant·e·s de tous les âges. Mon premier contact avec mes nouveaux groupes se fait en musique. Le jeu de cercle que je propose nous fait effectivement multiplier les « allô… allôô… allôôô… llôôô… llôôôôô… »
Les jeux de cercle sont basés sur des principes tout simples : la répétition et la variation. D’abord, formez un cercle. Ensuite, jouez à « répétez après moi » : j’émets un son que tout le monde répète en groupe. La tâche ne consiste pas à reproduire avec exactitude le son du·de la chef. Elle consiste plutôt à produire un son similaire à celui du·de la chef. Commencez avec des sons simples. Faites quelques folies, pour faire bonne mesure. L’humour maintient la légèreté, développe l’écoute, ouvre l’esprit des gens quant à ce qui « se fait », et aide le groupe à passer de l’opposition des bonnes réponses aux mauvaises à une simple exploration ludique du son.
Une fois que tout le monde est à l’aise et comprend la consigne, vous êtes prêt·e·s à jouer à un jeu de cercle. En voici un exemple simple :
Assis ou debout, formez un cercle. Une personne produit un son sur une respiration complète. Lorsque vous entendez la personne à votre gauche produire un son, rajoutez votre son au sien, en l’imitant à votre manière.
Ce jeu de cercle est un excellent moyen d’encourager l’écoute. J’ai participé à des cercles de 3 à 60 personnes; côté instrumentation, toute une gamme d’options a été explorée, d’une instrumentation standard à un joyeux bordel d’objets sonores quelconques trouvés et contribués par les participant·e·s. La magie se met à opérer quand tout le monde s’écoute et participe de façon enjouée au cercle, qui développe son propre son et son propre rythme. Pour donner suite à cette introduction, le prochain article proposera des façons d’entretenir des conversations sonores approfondies.
« Si tu fais une erreur, fais-en une deuxième. Comme ça, les gens penseront que tu as fait exprès. Ils ne se douteront de rien si tu ne leur dis pas! »
Voilà ce que me conseillait ma grand-mère lorsqu’elle m’apprenait à tricoter. Le tricot est parmi les choses les plus difficiles que j’aie jamais apprises, et ma tendance générale est de m’en tenir aux grandes lignes des consignes plutôt que de les suivre au pied de la lettre. Grand-maman et moi avons ainsi passé plusieurs séances de tricot hilarantes à transformer nos erreurs en « éléments de conception ». Ses paroles me sont revenues au moment où j’enregistrais l’ébauche d’un open score pour un ami collègue. Elles sont aussi d’une pertinence magnifique lorsqu’on fait de la musique créative avec des amateurs.
Que ce soit pour le tricot ou la musique, je préfère recevoir des consignes générales claires plutôt que des détails à n’en plus finir. Voilà pourquoi j’écris des open scores permettant une bonne marge de manœuvre à l’interprète. C’est avantageux lorsqu’on travaille avec des loopers, puisque chaque nouveau loop est (un peu ou très) différent du dernier. Quand je me suis installée pour enregistrer cette ébauche pour mon collègue, j’avais un plan – une liste de sections avec des choix de notes et des procédés correspondants.
Attention… on tourne!
Ébauche de Knitting Lessons, pour clarinette et loop station
Tout se passe à merveille, jusqu’à ce que :
MOI QUI ME PARLE : Zut. J’ai fait une erreur. (elle écoute quelques loops à 1 m55 s et se remémore les conseils de tricot de grand-maman)
Hummm, c’est pas pire, en fait – ça annonce en quelque sorte ce que je compte faire plus tard. (elle poursuit le procédé désigné pour cette section avec la construction d’un nouveau loop)
Alors maintenant, il faudrait intégrer cette erreur… (elle fait de la claquette sur les loopers de 2 m 35 s à 2 m 50 s)
… ouais, cool, ça marche…
Oups! En fait, j’avais autre chose en tête. (elle écoute la nouvelle « erreur » à 2 m 50 s)
À vrai dire, c’est cool, ça. Je me demande si je peux m’en servir… (elle complète le procédé)
S’il y a bien une chose que j’ai apprise grâce au looping, c’est que les événements inattendus sont tout aussi intéressants, sinon plus, que ce ceux qui étaient prévus. Les deux « erreurs » que comprennent cet enregistrement n’étaient pas intentionnelles, mais elles en sont devenues des « éléments de conception » et, en bout de ligne, elles se sont carrément retrouvées dans la partition finale. Si je m’étais arrêtée après avoir commis la première erreur, je n’aurais jamais su à quoi elle me mènerait.
Voilà comment les conseils de tricot de grand-maman me sont utiles lorsque je fais de la musique créative avec musicien·ne·s amateur·rice·s. Le moyen le plus efficace d’inhiber la créativité et l’inspiration, c’est d’adopter une approche qui oppose les bonnes réponses aux mauvaises. Parfois, certaines erreurs sont réellement des erreurs; dans ce cas-là, il est important de s’en occuper à la source (je viens de découvrir la provenance de cette satanée distorsion grésillante…). Quelles stratégies peut-on employer pour organiser une activité de musique créative où on ne cherche pas systématique à identifier les erreurs, et où on suppose que celles-ci sont riches en potentiel? J’y réfléchirai plus longuement dans les prochains articles de blog. Bonne rentrée, tout le monde!
En vedette : l’École secondaire de la Pointe-aux-Trembles Karine Lalonde, enseignante en musique Nikola, violoniste, 3e secondaire
Travailler avec des ados peut s’avérer aussi gratifiant que difficile. Si on réussit à les accrocher avec une activité quelconque, ils y mettront une énergie insoupçonnée – mais s’ils ne sont pas intéressés… ouille. J’ai compris que j’avais touché une corde sensible cette année lors d’un atelier Une école accueille un artiste, que j’animais alors à l’école secondaire de la Pointe-aux-Trembles. J’ai fait une démonstration de mon jeu de clarinette après l’avoir raccordé à des pédales de loop. Quand j’ai eu terminé, j’ai vu 25 ados, bouche bée, et j’ai entendu « On peut faire de la musique comme ça? », « Est-ce que je peux essayer? », « hallucinant »…
Il n’y a rien de plus facile que d’installer une pédale de loop pour quelqu’un. On active simplement le mode delay sur la pédale, on tient un micro près de leur instrument et on leur demande de jouer une note. La pédale fait rejouer cette note… encore et encore. Cette fonction permet aux gens de réécouter ce qu’ils viennent tout juste de jouer. La plupart des musiciens amateurs ont une écoute plutôt raffinée : ils distinguent instantanément ce qu’ils aiment de ce qu’ils n’aiment pas!
Ça a certainement été le cas de Nikola, violoniste qui joue de son instrument depuis cette année, et le premier élève à s’être servi de ma pédale de loop après ladite démonstration. Nous avions l’avantage d’avoir complété deux ateliers d’improvisation axés sur des jeux musicaux interactifs; d’autre part, son enseignante en musique, Karine Lalonde, lui offre actuellement une excellente formation. À part ça, je n’ai aucun mérite en ce qui concerne les échantillons sonores suivants : j’ai tenu le micro, je lui ai expliqué le fonctionnement de la pédale, et Nikola s’est chargé du reste. Quelques essais plus tard, voici son premier loop :
Loop rythmique de Nikola, réglage du delay à 120 ms
Pendant l’enregistrement de ce loop, Nikola n’était pas satisfait d’un son aigu soutenu : il souhaitait obtenir un son un peu moins strident. Karine, une excellente violoniste, lui a donc montré comment jouer une harmonique artificielle à distance de quarte – précisément le genre de son qu’il cherchait.
Puisque le premier loop de Nikola avait produit une espèce de bourdonnement rythmique, je lui ai suggéré de développer une idée contrastante en se servant de glissandos. Voici son deuxième loop :
Loop de Nikola créé à partir de glissandos, réglage du delay à 120 ms
Après le cours, j’ai voulu offrir à Nikola un exemple de ce qu’on pourrait faire avec deux loops contrastants. Voici le résultat :
Loops de Nikola, arrangement de Louise Campbell
Je serais très intéressée d’entendre les résultats auxquels Nikola serait arrivé avec ses deux loops. Ma mission actuelle : rechercher des applis gratuites permettant à des élèves d’enregistrer, de créer et de mixer leurs propres loops en se servant d’un minimum d’équipement. Tenez-vous bien, j’ai de nouveaux ateliers Une école accueille un artiste en chantier pour 2018-’19!
Une note sur les besoins techniques : il n’est pas nécessaire que l’équipement soit sophistiqué ou coûteux. Voici un principe général utile : évaluez l’équipement que vous avez à votre disposition et rajoutez-y ce qu’il faut pour qu’il puisse servir. Recherchez des applis de looping gratuites, des amplis avec fonctions delay et reverb intégrées, et des pédales de loop. Demandez à vos élèves ce qu’ils savent et font déjà : il est probable qu’il y en a parmi eux qui font déjà leur propre mixage. Servez-vous de leur équipement préféré, et vous vous retrouverez avec des experts qui s’emballeront à parler d’équipement et à partager leurs connaissances avec leurs collègues tout fraîchement branchés.
Plusieurs d’entre nous disons actuellement bonjour à nos instruments et nos élèves pour la première fois depuis la fin de nos vacances bien méritées. Cet article est consacré au Premier jour, moment où nos élèves disent bonjour à leurs instruments pour la toute première fois. C’est le début d’une belle relation…
Peu importe l’instrument, la découverte est au rendez-vous en ce Premier jour.
Imaginons qu’on a affaire à une salle bien fournie en instruments où les bois, les cuivres, les percussions et les cordes sont représentés. La question du jour : comment ces instruments produisent-ils du son?
Instrumentation : bois, cuivres, percussions et instruments à cordes Âge et niveau : débutants de tous les âges Nombre de participants : 1-30
Aménagez-vous un espace inspiré des expo-sciences, où différents kiosques présenteront les particularités d’un instrument. Il est utile de faire appel à des « mentors » tels que des élèves plus vieux ou un·e spécialiste pour offrir des astuces rudimentaires sur la technique et l’hygiène. Je favorise plutôt une approche « laisser-faire » : l’objectif est de laisser les néophytes essayer les instruments comme ça leur chante – ils·elles apprendront à les manipuler en jouant et en s’échangeant des conseils.
Une fois que les élèves seront occupé·es à produire des sons (attendez-vous à des bêlements, des grincements et d’autre gazouillis…), lancez-leur quelques questions. Combien de sons pouvez-vous produire sur un seul instrument? Pouvez-vous imiter ce son-là sur un autre instrument? Comment les instruments se ressemblent-ils? En quoi sont-ils différents? Encouragez les élèves à articuler et à comprendre les instruments en fonction de leur mécanisme de production du son. Cela nous amène au sujet du prochain article de blog : que se passe-t-il si…
On vous a déjà demandé de diriger un atelier de musique créative pour plus de 120 adolescentes? Ça m’est arrivé – et je me suis vraiment amusée au Trafalgar School for Girls. J’étais un peu nerveuse – ça fait beaucoup de monde, et quand les ados sont enthousiastes, ils et elles dépassent vos attentes, mais sinon… eh bien, un atelier peut facilement s’avérer très laborieux. Comment allais-je donc faire pour susciter l’enthousiasme et l’engagement de ces filles dès le départ?
Lorsque je travaille avec des amateurs, ma tâche première consiste à les mettre à l’aise, puisque la créativité se manifeste spontanément chez les gens qui rient et qui s’amusent. En ce sens, les jeux sont très utiles. Je n’ai pas ménagé mes efforts, comme j’ai dirigé l’atelier à « Traf » en m’inspirant des pep rallies qu’on organise dans les écoles secondaires anglophones : j’ai organisé un jeu musical participatif lors duquel les filles ont composé, chanté et dirigé leur propre jeu musical en se basant sur celui qui s’appelle Fruit Salad.
Fruit Salad
Les partitions suivantes sont inspirées d’un jeu musical qui consiste à répéter et à combiner trois fragments chantés de quatre temps pour une durée indéterminée. J’ai fait usage de plusieurs variations sur ce procédé dans une variété de contextes : lors d’une exploration musicale avec 30 enfants dans un camp de jour; lors d’un cours de composition offert à six adultes; et lors de pep rallies baptisés Allez(le nom de votre école secondaire)!
Instrumentation : voix
Âges : 7 ans et plus
Nombre de participants : de 6 à 100 (ou plus)
J’emploie le procédé selon lequel on superpose des chants rythmés, et je l’adapte en créant des chants rythmés de longueurs variées. Typiquement, ceux-ci comptent 3, 4 ou 5 temps. Comme ils sont de durées différentes, ils s’intercalent lorsqu’on les répète. Dépendant du contexte, je compose ces fragments comme je l’ai fait pour la partition suivante, destinée à des enfants de 6 à 10 ans.
Lorsque c’est possible, j’invite les participant·e·s à composer ces fragments, ce qui stimule leur implication au plan créatif et leur permet de s’approprier la partition résultante. Les fragments suivants sont tirés d’une partition composée par des élèves en musique de la Trafalgar School for Girls (sous les conseils de Kirsten Offer, leur enseignante de musique) sur le thème d’ArtsFest, soit le festival bisannuel de leur école qui fait plein feux sur les arts. Mis à part les fragments contenus sur cette partition, plusieurs autres chants ont été composés; j’ai choisi et adapté ceux qui s’adapteraient bien au contexte d’un pep rally réunissant plus de 120 personnes.
Le jeu
Voilà qu’on doit transformer ces partitions en jeu : d’abord, les participant·e·s doivent apprendre les fragments par cœur. On choisit un·e ou des chef(s) d’orchestre qu’on charge d’indiquer les nuances, les entrées et les sorties. Que se passe-t-il si tout le monde commence en même temps? Que se passe-t-il quand les fragments de 3 et de 4 temps commencent fort et se poursuivent decrescendo? Que se passe-t-il si une seule personne entame le fragment de 5 temps en le chuchotant?
Ensuite, on choisit un mot ou une expression parmi chacun des fragments et on le remplace par un silence. Ensuite, on en omet un autre. Et un autre. On remet un mot ou une expession ayant été enlevé. On rajoute et on enlève des éléments de différentes façons à chacun des fragments. Les carrés gris renfermant des mots dans les partitions ci-dessus présentent une façon, parmi d’autres, de regrouper des mots et des expressions afin de les enlever ou les rajouter. Portez une attention particulière aux choix que vous effectuerez en ce sens pour votre partition – ceux-ci auront un impact énorme sur la groove ou la carrure rythmique de votre pièce. Des mots et des figures rythmiques différents seront mis en relief et s’aligneront de façons variées et surprenantes, tout dépendant du moment et de la méthode employés pour l’ajout ou l’omission de mots et de phrases.
Maintenant, trouvez une façon de rajouter et omettre des mots dans le feu de l’action : inventez des signes de main pour indiquer les inclusions et les omissions. Écrivez les fragments sur un tableau blanc; couvrez et découvrez ces mots avec des bouts de papier. Pour ce qui est de votre direction, faites preuve de créativité! Mieux encore, invitez vos participant·e·s à proposer d’autres façons de diriger le jeu. Chaque groupe vous offrira des solutions différentes; la même partition résultera ainsi en une diversité de pièces. Amusez-vous bien!