Ce n’est pas un secret – j’ai tendance à favoriser la musique acoustique, surtout quand il s’agit de faire de la musique avec des musiciens amateurs. Je préfère me servir des outils dont les gens disposent pour faire de la musique, que ce soit la voix, la percussion corporelle, des objets trouvés ou des instruments. Imaginez-vous donc mon étonnement quand j’ai réalisé que je passais plus de temps à brancher ma clarinette qu’à en jouer de façon traditionnelle, et que mes outils technologiques s’étaient immiscés dans mon travail avec les musiciens sans formation.
Comment en suis-je arrivée là? Grâce à la danse. Je joue pour des danseurs depuis longtemps, et j’adore jouer d’un instrument acoustique dans ce contexte. Toutefois, lorsque j’occupe seule le rôle de musicienne, j’ai souvent affaire à un défi particulier : la clarinette est un instrument mélodique et, au cours d’un spectacle d’une heure, il arrive un moment où une seule mélodie ne me suffit plus. J’ai déjà contourné le problème en repoussant les limites de l’instrument, en me servant d’objets trouvés, en demandant aux danseurs de faire office de « chœur » – mais en réalité, un seul instrument mélodique ne peut me fournir la palette sonore élargie dont j’ai besoin. Je dois me dédoubler.
Voilà l’utilité des pédales de guitare. Les pédales de loop, c’est magique – on enregistre une piste, et le looper la répète allègrement jusqu’à ce qu’on lui dise d’arrêter. On superpose une autre piste… et soudainement, un instrument mélodique peut s’occuper de l’harmonie et du contrepoint. On ne fait pas que se dédoubler – on se transforme en un orchestre complet. C’est magique – et ça crée une dépendance, ce qu’on constate à observer l’expansion de ma collection de pédales.
Je ne peux certainement plus prétendre jouer d’un instrument acoustique. Je me sers de loopers et de processeurs d’effets, ce qui me donne accès à des options harmoniques et contrapuntiques, à l’échantillonnage, au traitement numérique de sons en temps réel, et à l’utilisation d’échantillons sonores préenregistrés. Je jongle avec ces éléments au fur et à mesure afin de respecter les durées variables que demandent les open scores, très courants dans le milieu de la danse. J’utilise quand même l’ensemble de mes solutions acoustiques – j’ai maintenant une gamme élargie d’options, et je choisis la solution la plus appropriée selon le cas.
L’histoire de la musique regorge de gens ingénieux ayant cherché à résoudre un défi de façon originale. Mon défi était de concevoir des œuvres de longue durée pour clarinette seule (et les partitions correspondantes) pour des projets de danse. Quel est le vôtre? Où vos solutions vous mèneront-elles? Les prochains articles de blog exploreront des technologies simples et accessibles pouvant servir à faire de la musique avec des amateurs.