Rebienvenue, tout le monde! Pour lancer la haute saison en grand, voici une anecdote en lien à la créativité en musique.
Il était une fois… je me suis cassé le bras. J’ai eu affaire à une fracture simple, et les os se soudent – bref, ça n’a pas été la catastrophe. Cela dit, quand une musicienne se casse un bras, il s’agit quand même d’un événement majeur. Après avoir reçu beaucoup de soins professionnels, mon bras s’est replacé normalement… et, en plus, je me suis mérité une cicatrice pas mal impressionnante. J’allais pouvoir rejouer! Super!!!
Euhhh… Oups. La patience n’étant pas un de mes atouts, j’y suis allée un peu trop fort. Je savais que ce n’était qu’une question de temps, mais j’avais envie de jouer. Mon bras n’avait simplement pas l’endurance nécessaire pour jouer très longtemps. En fait, au quotidien, il semblait s’essouffler au bout 10 minutes. Je n’ai jamais eu l’habitude de pratiquer pendant de longues heures, mais même pour moi, 10 minutes, ce n’est rien. J’ai donc décidé que j’allais jouer avec mes deux bras tant et aussi longtemps que mon bras nouvellement guéri pourrait le tolérer, et que je ne poursuivrais ma pratique qu’avec mon « bon » bras une fois que l’autre serait épuisé.
Le défi à surmonter était donc le suivant : j’allais devoir éviter de me servir de mon bras gauche pour jouer de la clarinette. La main gauche s’occupe du corps du haut de la clarinette; elle est essentielle à tous les doigtés. Voilà que j’allais devoir me passer du corps du haut.
Allais-je pouvoir jouer de la clarinette en ne me servant que du corps du bas? Heureusement, j’ai réussi à faire entrer mon bec dans le corps du bas. Tout à coup, je me suis retrouvée avec une « clarinette pour droitière », mon bras gauche a pu prendre une pause bien méritée (… ouf…!), et j’accédais à un monde de sons entièrement nouveau.
Ce blog porte sur la création musicale pour tout le monde – alors pourquoi est-ce que je raconte cette histoire? Parce que la créativité s’épanouit au maximum lorsqu’on doit trouver des façons de travailler en respectant des contraintes. Quand je me suis fracturé le bras, je ne m’attendais pas à découvrir la demi-clarinette, un nouvel instrument. En fait, je ne l’aurais jamais imaginé – mais quand j’ai dû trouver une façon de faire de la musique avec les moyens que j’avais, j’ai trouvé. Depuis ce moment, les découvertes qui en ont résulté ont pris beaucoup de place parmi mes activités de création. Voici Songbird, une œuvre pour demi-clarinette et loop station que j’ai composée et interprétée.
Je me sers de cette anecdote pour capter l’attention des musiciens amateurs et pour les encourager à penser en exerçant leur créativité. Si on se sent limité, (« je n’ai jamais pris de cours de musique » ou « je ne suis pas chanteur·se »), quel est donc l’envers de la limite en question? Au plan pratique, comment ces limites peuvent-elles vous amener à créer une musique qui ne vous aurait jamais effleuré l’imagination?
Bonne rentrée, tout le monde!